Bienvenue dans le fantastique quartier du Palais Royal. C’est parti pour la visite !

C’est un quartier qui se pose là, en plein cœur de Paris, à la merci du touriste assoiffé d’art et de culture autant qu’à celle de la femme d’affaires pressée de se rendre à son dixième rendez-vous de la journée.

C’est un quartier qui se pose là, plein du souvenirs des pas élégants des rois et de l’agitation de la cour.

C’est un quartier qui a toute mon adoration et qui mérite, je crois, toute votre attention, que je suis heureuse de vous présenter ici à travers ses beautés incontournables et ses trésors cachés.

Vous me suivez ?

Le Kiosque des Noctambules, mon entrée (et sortie !) préférée de la station "Palais Royal - Musée du Louvre", Place Colette
Le Kiosque des Noctambules, mon entrée (et sortie !) préférée de la station « Palais Royal – Musée du Louvre », Place Colette

Le Kiosque des Noctambules – Trésor incontournable du quartier du Palais Royal

Vue du dessous des dômes du Kiosque des Noctambules, œuvre de Jean-Michel Othoniel, Place Colette à Paris.
Vue du dessous des dômes du Kiosque des Noctambules, œuvre de Jean-Michel Othoniel, Place Colette à Paris

Qui a dessiné le Kiosque des Noctambules ?

Le Kiosque des Noctambules est l’œuvre de Jean-Michel Othoniel, artiste sculpteur né en 1964. Cet artiste français est aujourd’hui reconnu et exposé dans le monde entier. C’est en résidence à la Villa Médicis, à Rome, en 1996, qu’il tombe sous le charme du travail des maîtres verriers vénitiens et commence à mettre le verre au cœur de ses créations.

La bouille à Jean-Mi.
Portrait de Jean-Michel Othoniel dans l’exposition Dark Matters, Perrotin New York (Avril 2018)
Photo Guillaume Zicarrelli / Courtesy Perrotin / Othoniel / ADAGP, Paris 2018

L’installation a pris place face à la Comédie Française en octobre 2000. À l’origine du projet, les célébrations des 100 ans du métro parisien, inauguré en 1900. L’œuvre naît d’abord son forme d’un dessin qui ne doit jamais prendre vie. Elle doit illustrer la couverture d’un ouvrage sur le travail d’Hector Guimard, le gentil papa des bouches de métro Art Nouveau qui déploient encore leurs lianes ici et là dans Paris. La RATP a un coup de cœur pour cette réinterprétation de l’Art Nouveau qui pousse son côté kitsch jusqu’aux limites d’un pays de conte de fées.
Un peu d’art dans le quotidien de millions d’usagers, pour le bonheur de tous et à moindre frais (environ 3 millions d’euros, soit 450 000 euros).

Greffées à une structure en aluminium, 800 perles géantes en verre de Murano composent cette œuvre. Elles ont été réalisées par la verrerie Salviati, installée à Venise. Je vous mets ci-dessous une photo du Palazzo Salviati, situé au bord du Grand Canal. Le bâtiment date du 19ème siècle. Il présente en face des mosaïques publicitaires présentant l’expertise de la maison dans le travail du verre. Bref, pas tout à fait des poussins de l’année.

La jolie façade toute en retenue du Palazzo Salviati, au bord du Grand Canal à Venise.
Source : Instagram @cedric.converset

Le Kiosque des Noctambules s’articule en deux dômes en perles géantes surplombés de statuettes. L’un est réalisé dans des tons chauds, du jaune au rouge, et représente le jour. L’autre est réalisé dans des tons froids, du bleu au violet, et représente la nuit.

Où trouver le Kiosque des Noctambules ?

Le Kiosque des Noctambules se trouve Place Colette, dans le 1e arrondissement de Paris, dans le quartier du Palais Royal.

Cette bouche de métro pour le moins originale est l’édicule d’un des accès de la station Palais Royal – Musée du Louvre (Ligne 1 – la jaune & Ligne 7 – la rose), côté Place Colette.

Vous trouverez la Comédie Française sur cette même place, ainsi que l’un des accès aux incroyables jardins du Palais Royal, dont nous reparlerons bien sûr un peu plus tard dans cet article consacré aux merveilles du quartier du Palais Royal.

Pourquoi j’aime tant le Kiosque des Noctambules ?

Dans un premier temps, l’œuvre s’appelait « L’impertinente ». Face à la très classique Comédie Française, on ne peut effectivement pas lui reprocher sa discrétion. Dans le quartier du Palais Royal que je vous invite à découvrir à mes côtés tout au long de cette page, l’impertinence n’est pourtant plus si rare. Des colonnes de Buren en plein milieu de la cour de l’ancienne résidence des rois à la résille de métal qui enveloppe un ministère séculaire, dont je vous parle juste après, la fantaisie se mêle ici au traditionnel pour un résultat qui, je l’avoue, me séduit follement.

Le Ministère de la Culture : Trésor incontournable du quartier du Palais Royal, catégorie Architecture moderne

Encore mieux que la maison de Barbie, le Ministère de la Culture brille de mille feux depuis 2005,
grâce à sa résille métallique imaginée par l'architecte Francis Soler.
Encore mieux que la maison de Barbie, le Ministère de la Culture brille de mille feux depuis 2005,
grâce à sa résille métallique imaginée par l’architecte Francis Soler.

À quel architecte doit-on la « résille » du Ministère de la Culture ?

C’est en 2005 que l’architecte Francis Soler se voit confier une mission et pas des moindres : rendre homogène un ensemble de bâtiments mal assorti. Un ancien entrepôt de style pompier et un immeuble des années 60 aussi destinés à fusionner que peuvent l’être l’eau et l’huile. La solution de Francis : la technique « ni vu ni connu, je t’embrouille » de l’emballage, plus joliment appelé « résille » (Ouh la laaaa !).

Le ministère de la Culture se doit d’avoir une identité forte, de transpirer l’art et… la culture, bien entendu. Qu’à cela ne tienne : Francis Soler sort les violons et tout l’orchestre symphonique qui va avec. Car voyez-vous, ces entrelacs que le commun des mortels interprètent comme des formes abstraites (autrement dit, ces entrelacs que le commun des mortels ne sait pas interpréter), Francis, lui, sait vous expliquer qu’ils sont le résultat de la déformation par logiciel des personnages d’un tableau de la Renaissance de Giulio Romano du Palais du Té à Mantoue (Oh punaise, que cette phrase est longue. Mon diagnostiqueur de SEO va me mettre un zéro pointé. Vous expliquerez que c’est de la faute de Francis ?).

Et avec ceci ? Une petite touche d’exotisme – oui Môssieur – et même d’ouverture sur le monde, puisque cette « résille » (Ouh-la-laaaa!-encore-une-fois), qui permet de voir sans être vu, fleurent bon les moucharabiehs orientaux.

J’adorerais savoir ce qu’Hermès aurait pensé de tout ça. Oh, bah on n’a qu’à lui demander, puisqu’il passe son temps à fixer le travail de Francis (Ceci est un spoiler pour ce qui suit).

Où trouver le Ministère de la Culture ?

Même si vous le voulez, vous ne pourrez pas le rater si vous vous promenez rue Saint-Honoré, rue Croix des Petits Champs ou rue Montesquieu. Et n’essayez pas de fermer les yeux : la surface est si brillante que le bâtiment brille de mille feux et vous éblouirait même à travers une pelle.

Pourquoi j’aime tant l’architecture du Ministère de la Culture ?

Ce qui me plaît le plus dans la résille qui recouvre à présent le Ministère de la Culture, au-delà de son petit nom sexy (« résille », pas « ministère », voyons…), c’est son doux parfum de scandale.

En effet, en 2007, l’État a tout de même été commandé à verser 1 euro symbolique d’indemnité aux héritiers de l’architecte Georges Vaudoyer, qui avait construit en 1919 le bâtiment situé rue des Bons Enfants, aujourd’hui recouvert de la fameuse « résille » (Ouh-la-l… Ok ok, j’arrête.). Là où certains pensaient servir de l’art, les héritiers de Georges Vaudoyer ont vu un saccage préjudiciable. Le juge a reconnu le préjudice moral, l’ajout n’ayant aucun rôle technique ou juridique et étant donc dispensable. Les héritiers se voyaient bien demander à l’état de repartir avec leur croûte sous le bras, mais le tribunal s’est déclaré incompétent pour l’exiger.

C’est pas du bon potin, ça ? En tout cas, moi j’aime bien.

Un trésor urbain caché à moins de 150 mètres du Ministère de la Culture : une statue d’Hermès

Une statue d'Hermès observe de près la résille du Ministère de la Culture.
Saurez-vous la trouver lors de votre balade dans le quartier du Palais Royal ?
Une statue d’Hermès observe de près la résille du Ministère de la Culture.
Saurez-vous la trouver lors de votre balade dans le quartier du Palais Royal ?

À moins de 150 mètres de la pépite d’architecture moderne qu’est devenu le Ministère de la Culture et de la Communication, saurez-vous trouver la statue d’Hermès que je vous présente ci-dessus en photo ?

Je vous invite à vous rendre sur place et à la chercher des yeux. Vous ne serez pas déçus de la trouvaille : la statue d’Hermès surveille l’entrée d’une galerie incroyable. Je suis impatiente de vous en raconter davantage à son sujet, d’ici quelques jours.

Qui est Hermès, et comment le reconnaître ?

Hermès est, dans la religion grecque antique – ou mythologie grecque -, l’une des divinités de l’Olympe, fils de Zeus (dieu of the dieux) et de Maïa.

Il est reconnu comme le messager des dieux, le dieu du commerce, des voyageurs, mais aussi (Les enfants, filez vous coucher !) des voleurs et des prostituées !

Gros bosseur et toujours prompt à accumuler les petits boulots, il est aussi celui qui conduit les âmes aux enfers. Bref, un bon gars comme on en fait peu.

On reconnaît Hermès à son chapeau rond (appelé « pétase », mais rien à voir avec les prostituées évoquées quelques lignes plus haut), un chapeau rond avec des ailes et à ses sandales ailées. On en profite pour réviser ses mathématiques et constater que le gars cumule à lui seul non pas deux, ni trois, mais quatre ailes. C’est plus qu’il n’en faut pour s’envoyer en l’air. Et honnêtement, on lui en piquerait pour s’envoler très loin d’ici le temps que « tout ça » se termine. Mais bon, le gars connaît le chemin d’accès aux enfers, alors on va éviter de trop l’enquiquiner.

Non content de se la raconter avec ses quatre ailes, le gars se balade aussi H24 avec son caducée, une sorte de baguette magique décorée de deux serpents, qui aurait le pouvoir de guérir à peu près tout.
Tout ? Mais bon sang, on tient donc enfin un peu solution viable contre ce fichu coronavirus !

Pour compléter le tableau, Hermès se pare également d’une bourse bien pleine (mais une seule).

On récapitule. Quatre ailes pour s’envoyer en l’air, un super diplôme de médecin et un compte en banque bien garni : Hermès, c’est un peu le gendre idéal, le mec bien sous tous rapports dont vos parents rêvaient pour vous.

Dans la mythologie romaine, on retrouve ce personnage sous le nom de Mercure (Copieur !).

L’usine à bébés : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Art urbain ancien

Mais enfin, Jordy, que fais-tu donc ici ?

Effectivement, une fois tombé nez à nez avec ce poupon prêt à partir au marché avec son petit panier, il va falloir prêter un peu attention à l’architecture des lieux pour comprendre comment il a pu arriver là.

Dans les années 1860, on venait ici acheter, entre autres nouveautés, des « jupons perfectionnés ».

En 1880, les Frères de la doctrine chrétienne récupèrent les lieux et y installent une école privée.

En 1893, nouveau changement de mains : les Frères de la doctrine chrétienne déménagent pour s’installer sur le trottoir d’en face, où ils sont encore aujourd’hui installés. Ils laissent place nette aux ingénieurs de la Compagnie Parisienne de l’Air Comprimé. La production de cette compagnie, fondée par Victor Popp, un ingénieur autrichien, vient compenser les lacunes des premières centrales à vapeur construites rue Saint-Fargeau et boulevard Richard-Lenoir, qui ne suffisent plus à couvrir les besoins en électricité de la capitale. L’adresse devient une « sous-station » de production d’électricité, en charge de transformer en courant continu à basse tension l’électricité venue de plus grandes centrales.

Le bâtiment entame une métamorphose. Le but : s’adapter à sa nouvelle activité industrielle. Cette ossature métallique vous rappelle quelque chose ? Gagné ! C’est un disciple de Baltard (le papa des pavillons de verre de version 1 des Halles), l’architecte Louis-Thérèse David de Penanrun (1831-1899), qui se charge de fait tenir le tout.

En 1908, la nouvelle Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité (CPDE) récupère la sous-station Saint-Roch pour unifier son réseau de production d’électricité. Paul Friesé, son architecte, retouche un peu le bâtiment.
Son objectif ? Faire en sorte que les maisons adjacentes ne soient plus secouées à chaque fois que les dynamos vibrent.
Pas bête. Ça pourrait même adoucir les problèmes de voisinage. De là à organiser une fête des voisins, il n’y a qu’un pas, mais il faudra attendre 1999 pour que la première soit organisée à Paris donc, non.
Sa stratégie ? Le fil à couper le beurre. Ou presque.

Depuis, le bâtiment a perdu sa fonction industrielle. Il est désormais partagé entre une antenne de la protection civile et une crèche collective.

[Source : Si j’ai l’air d’en savoir beaucoup sur ce bâtiment, c’est grâce à cet article, parce qu’en vrai, moi, c’est surtout Super Poupon qui me fait bien rire.]

Restent mille questions en suspens : Comment ce bébé, à peine en âge de savoir marcher, est-il parvenu à monter jusqu’à là ? Et, bien entendu, est-il bien raisonnable de le laisser ainsi sans surveillance, alors que la balustrade sur laquelle il s’appuie semble peu à même de pouvoir le retenir d’une mauvaise chute.

En tout cas, moi, je le trouve plutôt craquant avec son petit côté « Alerte à Malibu ».
(Mais qui espère-t-il sauver avec un panier ?)

Où trouver ce trompe-l’œil de bébé ?

Pour admirer l’œuvre insolite qu’est cette peinture de bébé, je vous invite à explorer les alentours de l’Église Saint-Roch, dont je vous parle plus en détails juste en dessous.

L’Église Saint-Roch : Trésor incontournable du quartier du Palais Royal, catégorie Lieu de culte

Quelques funs facts concernant l’Église Saint-Roch

Kitsch is the new Christ

L’église Saint-Roch est aujourd’hui l’une des plus vastes églises de Paris. Elle a mis presque un siècle, de 1653 à 1722, a être construite et, comme souvent pour un plat imaginé par deux cerveaux et cuisiné à quatre mains dans Top Chef, on y trouve un forme de dissonance. Ben voui : Mettez du style baroque sur du style classique et tout de suite, l’ensemble prend des allures un peu fofolles.

Que la grandeur du lieu ne vous décourage pas pour autant d’en visiter l’intérieur. Il vaut le détour. Prévoyez le temps de lui accorder un peu d’attention et vous ne serez pas déçus du voyage, surtout si vous avez un goût prononcé pour les angelots et les éléments de décoration un peu kitsch. Je ne vous en dis pas plus. Suspense et surprise… Mais ne repartez pas sans avoir fait un crochet à la Chapelle de la Vierge qu’abrite cette église. (Si vous arrivez du Ministère de la Culture, vous pouvez garder les lunettes de soleil que vous aviez mises pour affronter le bâtiment qui brille de mille feux.)

Balles populaires

Si vous regardez un peu la pierre extérieure de l’église, vous y noterez sans doute quelques impacts de balles. Comme dirait ma fille de 6 ans, il y a plus de trous dans cette église que dans sa bouche boîte-aux-lettres (La petite souris a fait banqueroute, c’est dire). La faute à qui ? Aux insurgés qui tentaient, pendant la Révolution, de libérer les copains. Copains qui passaient juste là, rue Saint-Honoré, en chemin depuis la Conciergerie vers la Place de la Concorde, où y n’allaient pas se payer une gaufre bien chaude au sucre glace, mais se faire exécuter. Moins sympa.

Au passage de ses petites activités insurrectionnelles, on se servait un peu en décoration dans l’église. Côté pillages, les révolutionnaires se posaient là et n’avaient rien à apprendre d’un étudiant un dernier jour de soldes chez Ikea. Parfois, la fête dérapait un peu : on n’a notamment jamais retrouvé la dépouille de Diderot qu’on avait pourtant posé juste là, à côté des clefs.

Qui a fait ça ? Le générique de fin de l’église Saint-Roch

Pose de la première pierre, parce que c’est un geste fort qui en jette : le monarque de droit divin Louis XIV en personne, épaulé par Maman Anne d’Autriche (en 1653).

Choupi-Louis en costume de sacre
par Hyacinthe Rigaud, en 1701

Dessin du chœur et la nef : l’architecte Jacques Le Mercier, à qui l’on doit aussi La Sorbonne. Le mec garde le contrôle des plans jusqu’à 1690.
(Je vous mets aussi son portrait parce que je trouve que le mec est mimi et que, surtout, je lui piquerais bien son chemiser COS).

Jacques Le Merciercier, par Philippe de Champaigne: La Chapelle de la Sorbonne à l’arrière-plan.

Rayons, nuages et angelots de la petite démonstration de sobriété que je vous invite à découvrir dans la Chapelle de la Vierge : Étienne Maurice Falconet, qu’on applaudit bien fort pour cette Gloire divine.

La façade de l’église est dessinée dans la tradition du modèle dit jésuite. On en retrouve des identiques à Rome ou à Bruges.

Qui est Saint-Roch, et comment le reconnaître ?

Saint-Roch, lui-même pèlerin, est le saint-patron des pèlerins.

Il est aussi celui des tailleurs de pierre et des paveurs de rues, des chirurgiens, des dermatologues, des apothicaires, des fourreurs des pelletiers, des fripiers, des cardeurs.
Si Hermès et son bâton guérisseur, que je vous ai présentés plus haut sur cette page, échouent à guérir une malade, pas de souci, vous pouvez donc toujours appeler Saint-Roch. Depuis le Moyen Âge et les pestes dévastatrices, c’est lui qui est invoqué comme protecteur des épidémies. Si une pandémie mondiale venait donc à se déclarer (et je dis bien « si », hein, ça va, on n’est pas dans la Planète des Signes, non plus), c’est donc Saint-Roch qu’il faudrait prier.

Enfin, Saint-Roch est le protecteur des animaux. Brigitte Barbot n’a qu’à bien se tenir !

Pour reconnaître Saint-Roch dans les représentations religieuses, c’est d’ailleurs facile : le mec est en permanence accompagné de son chien.

Ceci n’est pas une représentation de Barbie
et de son petit chien trop mignon
(qui s’appelle Taffy, soit dit en passant)

Mais pourquoi donc Saint-Roch est-il toujours représenté avec un chien ?

Au XIVe siècle, Saint-Roch se met au service des malades qui souffrent de la peste. Il se rend dans de nombreuses villes italiennes et finit par attraper la maladie qu’il combat. Par crainte d’infecter son prochain, il se retire dans une forêt de son plein gré pour s’isoler. Mais alors qu’il agonise, Dieu lui envoie chaque jour un chien qui lui lèche ses plaies et lui apporte un petit pain.
[Source : Excellent article ici, tellement concis et bien écrit que je reprends ces trois dernières telles quelles.]

Où trouver l’Église Saint-Roch ?

L’Église Saint-Roch se trouve au carrefour de la rue Saint-Roch (Logique.) et de la rue Saint-Honoré. Elle est également longée, sur son flanc Est, par le mignon petit passage Saint-Roch.

La fontaine Molière : Trésor incontournable du quartier du Palais Royal, catégorie Fontaine

Qui était Molière ?

Note de l’auteur : Les textes ci-dessous, rédigés dans un souci de simplicité et de pédagogie, sont destinés à être lus en l’état d’un adulte à un enfant, ceci afin de développer et de partager votre amour de Paris en famille, entre petits et grands.

Il naît en 1622 à Paris sous le nom de Jean-Baptiste Poquelin.

Il devient comédien vers l’âge de 20 ans et choisit Molière comme nom d’artiste.

Il voyage avec sa troupe pour se faire connaître. Mais au début, sa troupe n’intéresse pas grand monde.

Pourtant, quand il revient à Paris en 1658, il devient rapidement l’“amuseur” préféré du roi Louis XIV et de sa cour.

Dans les pièces de théâtre qu’il écrit, il aime beaucoup se moquer des gens et les caricaturer. C’est nouveau et cela fait beaucoup rire son public, qui l’adore.

Il meurt en 1673 à Paris, à l’âge de 51 ans, après avoir écrit des dizaines de pièces de théâtre qui ont eu un tel succès que Molière est devenu une personne célèbre.

Parmi elles, les pièces comiques, qui donnent envie de rire, et les pièces tragiques, qui donnent envie de pleurer.

Il est si célèbre que l’on appelle aujourd’hui le français “la langue de Molière”.

Depuis 1987, un prix qui récompense chaque année les meilleures pièces de théâtre porte aussi son nom : ce sont “les Molières”. Les gagnants reçoivent leurs prix lors d’une grande soirée retransmise à la télévision et sur Internet : c’est “la Nuit des Molières”.

Pourquoi les chasseurs de Space Invaders adorent-ils la fontaine Molière ?

Riri, Fifi et Loulou sont dans la place. Lorsque la fine équipe est au complet, il n’y a pas moins de 3 mosaïques posées par le street-artiste Invader à attraper ici avec le jeu sur smartphone FlashInvaders. Cette application consiste en un Pokemon Go retro et arty. Elle permet à ses 160 000 joueurs de capturer avec leurs téléphones les petits monstres en pixel art disséminés aux quatre coins de la capitale. On en compte près de 1500 à Paris, et pas loin de 4000 dans le monde entier.

Sur la fontaine Molière, vous pourrez attraper les Space Invaders PA_167, PA_168 et le gros pépère PA_1100.
De quoi vous faire gagner 80 points en un seul spot !

Chasseur de Space Invader, le PA_167 vous attend sur la fontaine Molière.
Tenir compagnie à Molière 24H sur 24 ?
C’est PA_168 qui s’y colle.
Pas discret, le PA_1100 semble vouloir la fontaine Molière. En vain.

Casting : Qui a imaginé, dessiné et construit la Fontaine Molière ?

Architecte de la Fontaine Molière : Louis Visconti

(né en 1791 – décédé en 1853)

Il est aussi l’architecte de la Fontaine que l’on trouve en face de l’église Saint-Sulpice, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

Sculpteurs de la Fontaine Molière :

Sculpteur de la statue de Molière : Bernard Seurre

(né en 1795 – décédé en 1867)

Bernard Seurre est également le sculpteur d’une partie des statues de l’Arc de Triomphe.

Bernard Seurre a aussi sculpté la statue de Molière que l’on peut admirer dans la cour Napoléon du Louvre.

Sculpteur de la Comédie sérieuse, de la Comédie légère et du Génie assis : James Pradier

(né en 1790 – décédé en 1852)

James Pradier est également le sculpteur de très nombreuses œuvres que l’on peut admirer un peu partout dans Paris, sur l’Arc de Triomphe, à l’Hôtel des Invalides, dans les Jardins des Tuileries, mais aussi dans les musées du Louvre et d’Orsay. 

Où trouver la fontaine Molière ?

La Fontaine Molière se trouve dans le 1e arrondissement de Paris, dans le Quartier du Palais-Royal, à l’angle de la rue de Richelieu et de la rue Molière. Cette petite place s’appelle la Place Mireille.

Une jolie porte rouge dentelée : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Porte extraordinaire

Sur quel bâtiment ouvrait cette porte fantastique ?

Cette entrée, doublée d’une seconde à quelques mètres de là, donne accès à ce qui fut l’Hôtel meublé de Londres.
La façde et les balcons sont classés aux Monuments Historiques depuis 1975.

Cet immeuble date du 17ème siècle. De style mauresque, on lui reconnaît des inspirations venues de l’Espagne et du Maghreb.

Où trouver cette jolie porte rouge parisienne ?

Cette magnifique porte se trouve à moins de 100 mètres de la fontaine Molière que je vous présente plus haut dans cette page. Je vous laisse la dénicher lors de votre balade dans le quartier du Palais Royal. Cela ne devrait pas être trop difficile grâce à cet indice.

Si toutefois vous brûlez trop d’impatience à l’idée de la localiser, je vous invite à vous rendre sur la page de ce site dédiée aux plus jolies portes de Paris. Dans cette sélection de 24 portes que j’avais réunies pour vous sous forme de calendrier de l’Avent du 1er au 24 décembre 2020, je n’avais en effet pas résisté non plus à l’envie de vous la présenter. Sur cette page, je vous y indique les emplacements précis des 24 sublimes portes parisiennes. Vous y retrouverez donc notamment l’adresse exacte de celle-ci.

L’ancienne boutique Fauré Le Page : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Architecture ancienne

(Mes paupières sont louuuurdes ! Je vous en dis un peu plus demain au sujet de cet immeuble. Normalement, vous avez déjà de quoi lire jusqu’à endormissement sur cette page :)…)

Où trouver l’ancienne boutique Fauré Le Page ?

Vous pourrez admirer cet ancien immeuble au 8 Rue de Richelieu, dans le 1e arrondissement de Paris, dans le Quartier du Palais-Royal. Il forme l’angle avec la rue Montpensier. Juste en face, la place André Malraux vous permet de prendre suffisamment de recul pour l’admirer de pied en cap.

Le canon solaire des Jardins du Palais Royal : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Marque du passé

Non loin de l’ancienne boutique Fauré Le Page, au cœur des jardins du Palais Royal, saurez-vous dénicher ce canon encore plus petit que le chihuahua de Paris Hilton ?

D’où vient cette curiosité des jardins du Palais Royal ?

Cette pièce d’artillerie a été installée à Paris en 1786 dans les jardins du Palais Royal, ou elle se trouve encore aujourd’hui. Étant donné sa taille minuscule, on imagine que les boulets assortis feraient à peine de mal à une mouche. Cela tombe bien : le dessein de ce petit canon n’est pas de faire la guerre, mais de préciser l’heure aux parisiens. Il s’agit en effet d’un canon solaire.

Ce petit canon de bronze a été inventé par un horloger de la galerie de Beaujolais, installée non loin de là. Son système est ingénieux : sa loupe est installée dans l’axe du méridien de Paris. Quand le soleil s’aligne dans cet axe, les rayons du soleil concentrés par la loupe mettent à feu la petite mèche et déclenchent à précisément midi une forte détonation. Une mécanique qui n’aurait, bien entendu, jamais fonctionné en Bretagne, si ce n’est peut-être le 15 août, et qui ne fonctionnait d’ailleurs pas par temps gris à Paris non plus.

C’est ce midi-là qui faisait référence et les parisiens avaient ainsi l’opportunité de régler leur montre à midi pile, à une époque où elles déréglaient facilement et où il fallait les remettre à l’heure tous les jours.

Plus tard, la France adopte le méridien de Greenwich comme temps de référence et en 1911, le canon est réduit au silence.

En 1990, un certain goût pour la tradition lui redonne le droit de péter. Tous les jours à midi, un artificier de l’armurerie Fauré-Lepage procède à sa mise à feu (oui oui, ce même Fauré-Lepage que celui dont je vous parlais juste au-dessus). Mais, pouf, en 1998, le canon-chihuhua est volé. On soupçonne les voisins des jardins, pas tous heureux des détonations quotidiennes. Car même si l’amour est un champ de bataille, un champ de bataille ne peut pas forcément n’être qu’amour. Une copie est installée en 2002 et en 2011, les détonations reprennent. Il n’y a franchement que les mauvaises langues pour reprocher aux parisiens d’avoir des monstres en bois alors qu’on a des supers petits canons pour horloges.

Aujourd’hui, c’est le mercredi à midi, iPhone-hour, que l’on peut entendre le petit canon exploser. Mais c’est à présent un artificier qui vient l’enclencher, et non plus le soleil. 

Pourquoi j’aime tant ce petit canon solaire ?

C’est à ce tout petit canon solaire que l’on doit l’origine de l’expression « midi pétante ». L’expression s’est depuis étendue à toutes les heures de la journée. Elle sonne (et pète !) comme un avertissement pour les éternels retardataires et s’accompagne généralement d’un tapotement autoritaire sur le verre de sa montre. On ne va pas se mentir, l’effet est moins percutant depuis que ce sont nos smartphones que l’on consulte pour connaître l’heure.

Où trouver le canon solaire du quartier du Palais Royal ?

Je vous invite à rencontrer ces atlantes en façade du 45 rue Saint-Roch, dans le 1e arrondissement de Paris, dans le Quartier du Palais-Royal.

Les atlantes de la Société des Cuisiniers de Paris : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Atlantes & Cariatides

La Société de secours mutuel et de retraite des cuisiniers de Paris, fondée en 1840.

Les atlantes que nous admirons décorent avec panache la façade d’un immeuble construit en 1917 par l’architecte Bruno Pellissier. Les sculptures sont d’un style assez classique mais en impose par leur taille et les décors végétaux qui les entourent, assez foisonnants.

En revanche, aucune inscription ou gravure sur l’immeuble ne nous renseigne hélas sur le sculpteur des atlantes.

Regardons ces beaux gosses plus en détails. Celui de droite représente l’apprentissage. Il est beau, il est jeune. Sa tignasse ondulée nous rappelle des vagues de Biarritz, et surtout ses surfeurs… mais je m’égare. Les muscles de l’éphèbe sont presque saillants et il semble porter sans peine sa part de l’immeuble.

Celui de gauche, avec son petit bide que l’on appellera gentiment « son profil de carrière », représente la jeunesse suffisamment passée pour s’appeler la retraite. On voit que l’homme est plus vieux et pourtant, même pas mal, le mec porte sans faiblir la part de l’immeuble. Entre ces deux hommes, ça sent un peu le concours de bip.

Les guirlandes de feuilles de chêne autour de leurs tailles représentent l’opulence et la sécurité.

Ce n’est pas pour rien que l’on trouve ici le jeune actif et le retraité. Le bâtiment est en effet celui de la Société des Cuisiniers de France, et notamment de sa mutuelle. La Société de secours mutuel et de retraite des cuisiniers de Paris a été fondée en 1840 et est « reconnue d’utilité publique ».

Son voisin de gauche affiche « La Revue culinaire, La gastronomie et les sciences alimentaires ». La revue appartient à la Société des Cuisiniers.

Bref, une adresse où l’on ne serait pas surpris d’entendre Stéphane Rotenberg crier « C’est fini ! Levez les bras ! » et Cyril Lignac nous parler croquant et gourmand.

Où trouver les atlantes de la Société des Cuisiniers de Paris ?

Je vous invite à rencontrer ces atlantes en façade du 45 rue Saint-Roch, dans le 1e arrondissement de Paris, dans le Quartier du Palais-Royal.

Le Space Invader Spiderman (dit PA_1040) : Trésor caché du quartier du Palais Royal, catégorie Space Invaders

Je suis heureuse de vous présenter ici le Space Invader que je préfère dans ce quartier, et peut-être même bien dans tout Paris. Je trouve cela incroyable que l’artiste soit venu en nicher un aussi haut. On connaît le goût des street-artistes pour les challenges et les records. Je pense que celui-ci en est une belle illustration.

Les joueurs du jeu sur téléphone FlashInvaders connaissent peut-être déjà cette œuvre sous le nom de PA_1040. Il s’agit de son code, composé de PA parce que c’est un Space Invader parisien, et de 1040 qui stipule qu’il s’agit du 1040ème posé dans Paris. On apprend également, grâce à la petite « carte » que l’on obtient une fois qu’on l’a flashé, qu’il a été posé par le street-artiste Invader en 2013 et qu’il vaut 50 points dans le jeu.

Où trouver le SpiderMan en pixel art du street-artiste Invader ?

Cette magnifique et imposante mosaïque, œuvre de la star française de l’art urbain qui se fait appeler Invader, se trouve à moins de 100 mètres des atlantes de la Société des Cuisiniers de Paris que je vous ai présentés juste au-dessus.

Promenez-vous dans cette rue en levant bien le nez. Si vous êtes attentifs, vous savourerez bientôt le bonheur de vous laisser surprendre par ce cadeau. Car il s’agit bien d’un cadeau que vous fait ici le street-artiste. Et à l’imaginer ainsi perché sur les toits de Paris sans aucun pouvoir de super-héros pour rendre sa tâche plus facile, on comprend la hauteur de risque encouru pour nous l’offrir.